Guillaine QUERRIEN
Bio
Le fil rouge de Guillaine Querrien…
« Ce qui m’émeut dans un dessin de paysage, ce sont les traces indescriptibles et pratiquement invisibles de mon rapport à l’espace dessiné à cet instant-là : l’état de captation dans lequel je suis, l’étonnement d’une lumière, un reflet, une posture, un bruissement, dans un lieu avec lequel j’ai une relation très intime, mais qui me surprend toujours. Une manière de se perdre totalement dans la perception, en laissant de côté la représentation.
C’est là que reproduire, ou même utiliser ces dessins que l’on appelle parfois préparatoires, devient si difficile.
À l’atelier, comment retrouver cette émotion-là, cette immersion qui permet de « lâcher » en gardant pourtant une certaine complexité des formes, une construction d’espace, une limpidité des couleurs ? Sans doute le rapport à la « matière peinture » prend-il le relais, créant l’étonnement, la conversation et même souvent la lutte, qui finalement feront que l’œuvre gardera quelque-chose de ce « vivant » là. Une petite trace de ce rapport au monde. »
Guillaine Querrien, Bréhat, Janvier 2023.
En quelques mots, son premier choc artistique…
A l’âge de sept ans, j’ai vu la grande exposition de Picasso au Grand Palais.
J’ai été époustouflée par la liberté et le ludique qui en émanait. Je me suis dis que si une grande personne pouvait aussi faire ça, alors ça valait le coup de devenir adulte.
Le travail de Kirkeby et son rapport à la nature me passionnent. Ses grands formats qui suivent le rythme de son corps en mouvement.
Goya que j’ai beaucoup vu au Prado, quand je vivais à Madrid, les couleurs, la matière peinte.
Lüpertz, ses œuvres très composées, en rapport avec la peinture plus classique et pourtant très contemporaines.
Baselitz, son énergie et liberté.
Karel Appel, couleur, ludisme, humanité.
Miquel Barcelo, sa capacité à faire jaillir ses dessins de la matière même. Son rapport physique au monde.
Le portrait chinois de Guillaine Querrien
Si vous étiez une oeuvre, vous seriez : L’homme qui marche.
Si vous étiez une couleur, vous seriez : Le Rouge.
Si vous étiez un pays, vous seriez : La mer.
Si vous étiez une musique, vous seriez : Une fugue.
En permanence
- Galerie La Boucherie – Saint Briac (35)
Suivre Guillaine Querrien
« Nous regardons ces œuvres, où les rayons du soleil dialoguent avec les vagues de la marée. La terre est une mer à découvert, et la mer, une terre recouverte. On marche comme dans un songe. La tempête se lève ou se calme, l’air est sur le point de tourner, comme la pluie de tomber ou de s’arrêter, on est transporté dans un séjour où tout est concret, comme tout est irréel. Rien d’inquiétant pour autant ; rien de l’ordre d’une fausse sérénité non plus : la vie est là, qui s’agite et surgit. »
Stéphane Barsacq

