Muriel DUMOULIN
Bio
Le fil rouge de Muriel Dumoulin…
« Nous sommes tous microchimériques » écrit Lise Barnéoud dans Les Cellules buissonnières. Dans ce livre, elle raconte l’histoire d’une révolution scientifique en cours : l’être humain héberge dans son organisme des cellules étrangères appelées cellules microchimères, qui portent un autre ADN que le sien. Elles sont, entre autres, des cellules échangées entre une mère et son fœtus lors de la grossesse ; elles survivent dans l’organisme plus de 30 ans après l’accouchement et laissent à la mère une trace vivante de la grossesse.
Il existe également une étude très encadrée par une loi sur la bioéthique concernant des chimères inter-espèces. Ce sont des organismes vivants formés à partir de cellules issues d’organismes différents.
Ces découvertes scientifiques viennent appuyer mon intuition artistique.
Elles alimentent mon sentiment que nous sommes tout sauf univoques. Nous sommes multiples, pétris de la matière même de nos ancêtres, de notre histoire… Franchissant hardiment -avec la recherche scientifique- la barrière inter-espèce, je crée des êtres chimériques qui racontent de manière onirique ou fantasmagorique ce qui nous constitue.
Mes sculptures représentent des personnages que j’hybride avec des éléments naturels, cornes, coquillages, ceps de vigne… J’utilise ces objets comme une contrainte capable de conduire mon imagination vers des territoires plus fertiles que je reconnais comme miens.
En ce qui concerne le décor, je travaille en cohérence ou au contraire en jouant sur une certaine opposition entre le modelage et l’objet ; partant de là, j’élabore la couleur à la patine ou à l’émail.
Ces sculptures fantastiques semblent abimées dans une profonde méditation. J’imagine volontiers qu’elles guident le regardeur dans sa propre intériorité. Une intériorité que propose le cheminement de la recherche en génétique, avec une perturbante réflexion sur le possible voyage de notre patrimoine le plus intime, l’ADN, d’un être à un autre.
En synthèse et grâce à ma création, j’aspire donc à offrir au public de mes expositions une double promenade intérieure.
En quelques mots, son premier choc artistique…
Beaucoup de rencontres ont marqué Muriel, mais les rencontres qui l’ont emmené vers la sculpture, sont deux artistes : Annie Gabrielle Mallet qui lui a donné les bases du modelage ainsi que de nombreux conseils, et Bernard Thomas Roudeix, peintre et céramiste qui l’a aussi aidé et soutenu.
Le portrait chinois de Muriel Dumoulin
Si vous étiez une oeuvre, vous seriez : La valse de Camille Claudel.
Si vous étiez une couleur, vous seriez : Le bleu.
Si vous étiez un pays, vous seriez : Le Brésil.
Si vous étiez un livre ou une musique, vous seriez : Mon bel oranger.
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« L’artiste peut et doit se surprendre : il accueille sa production avec ses récurrences et ses émergences sans les juger ; mieux, ce monde ainsi créé, lui appartient plus parfaitement encore. »