« Ode aux vivants »
A Compiègne, dans le bel espace Saint-Pierre des Minimes, une ancienne chapelle, les sculptures et les dessins de Valem, associés aux photographies de Pierre-Yves Payet, composent un très sensible récit du vivant. La matière respire, la mémoire affleure, l’écologie devient désir, et le vivant reprend son élan. Les créations photographiques du second ne documentent pas les œuvres de la première, elles les prolongent : cadrages serrés, jeux d’ombres, matière vibrante… L’image devient sculpture, la sculpture devient image. L’exposition se lit à deux voix remarquablement complémentaires.
Chez Valem, noblesse mentale, noblesse animale et noblesse des matériaux, s’accompagnent, et font voyage intemporel et vital, tant les formes animales, ici densifiées, dépassent les mémoires humaines. Elles sont mémoire de toute humanité. Les êtres-animaux sont la solitude habitée de l’artiste. Ils méritent donc la terre et nos regards. Valem retrouve la puissance d’impact des arts archaïques. En elle et par elle, la nature proche, et les animaux-dieux, et les esprits des lointains, rêvent à vie haute. Le corps innombrable, animal et humain, est son territoire d’art.
C’est en 2015, lors d’un voyage en Asie que Pierre-Yves Payet s’est mis à la photographie. Ses créations liées au monde animal ignorent royalement tous les clichés liés au genre, et chacune de ses œuvres (dont plusieurs sont des détails des sculptures de Valem) est un surgissement arrêté d’une étonnante puissance, qu’il s’agisse du surprenant gros plan d’une tête de tortue qui devient mystérieuse créature archaïque, ou d’une extraordinaire tête de vautour, à la prodigieuse verticalité.
Jusqu’au 30 novembre 2025
Espace Saint-Pierre des Minimes – Compiègne (60)
En Une : Pierre-Yves Payet : détail œuvre de Valem