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On en parle

Fred Deux

Christian Noorbergen, le 9 octobre 2025

A Paris et à Issoudun

Fred Deux (1924-2015), maître absolu du dessin, est un opérateur à prodiges du dehors-dedans. D’une affolante liberté graphique, il est l’inventeur aigu de son impensable pays d’âme, en traces immenses, en aventureux tracés. 

Je me tue – 1970 – 90×63 cm

Des îles du dedans aux labyrinthes de la chair, se déploie souplement son territoire d’art. Son trait d’errance créatrice est aigu, cruel, infime, et d’une finesse incroyable creusée au scalpel. Et le corps d’altérité s’aventure dans les ailleurs du monde. Les forces agissantes ouvrent la voie, et se déploient dans la gravité, à la majestueuse allure de ses grands et petits formats. Fred Deux dessine de l’intérieur les abîmes de la chair, son cérémonial, ses avancées, ses ténèbres, et ses incongruités. En rituel inconnu, inactuel, possédé.

Je veux m’arrêter sans le pouvoir – 2011 – Mine de plomb et encre sur papier – 66×48,5 cm

Fred Deux n’écarte pas ses obsessions, il les affronte durement et les caresse doucement : « quand je marche, je suis saisi par un besoin de me retourner au profond, de chercher ce qui peut encore me prendre, ce secret qui n’en finit pas d’être là. Je suis prodigieusement pris par ce secret qui ne s’épuise jamais, sans doute le besoin d’aller au plus profond possible. »

Fred Deux est actuellement très présent à Paris dans deux très grandes galeries, ainsi qu’au Musée d’Issoudun, où, royalement, une grande salle lui est consacrée, avec les sublimes gravures de Cécile Reims, sa compagne d’art et de vie. 

L’héritage à la fin – 2008 – Mine de plomb et encres sur papier – 52×36 cm

Fred Deux, qui sait aussi très bien écrire, impose un rituel inconnu, inactuel, possédé. Il n’y a pas de limites aux secrets du dedans. Son art est de perdre en soi, au plus près de l’unité cellulaire des corps, les surfaces du jour qui aveuglent, jusqu’au vertige final qui les installe. “Une géographie intérieure surgit, où veines, nerfs et viscères s’entre- lacent en méandres organiques explorant l’envers du vivant, chaque trait paraissant alors sonder les abîmes d’une mémoire enfouie » (Maud de la Forterie, Galerie Margaron).

Les aspects de l’homme merveilleux – 2005 – Mine de plomb, aquarelle et peinture, laque sur papier Arches – 76×57 cm

Différents états du corps-univers sont convoqués, différents éclats sont entrechoqués, jusqu’au vertige final qui les installe.

En Une : Fred Deux

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